Sans le savoir, nous pratiquons l’intermodalité au quotidien. Au cours d’un trajet, lorsque nous combinons au moins deux modes de transport, nous pratiquons l’intermodalité : cela peut s’agir d’une marche à pied suivie d’un trajet à vélo, ou d’un itinéraire en voiture succédé par un voyage en train.

Le 30 mai 2024 a eu lieu la 14^ème édition de la remise des Grands Prix des Régions à Paris. Une conférence, à laquelle Alenium a assisté, s’est tenue sur le thème « Réussir l’intermodalité » avec un panel d’intervenants :

• Eliane Barbosa : Directrice exécutive des Gares parisiennes et régionales, SNCF Gares & Connexions

• Patricia Pérennes : Consultante senior, Trans-Missions

• Michaël Quernez : Vice-président - Climat, mobilités, Région Bretagne

• Jean-Aimé Mougenot : Directeur TER délégué, SNCF Voyageurs

• Edouard Hénaut : Directeur général France, Transdev

• Didier Cazelles : Directeur général adjoint, Keolis

Selon SNCF Voyageurs, 70 % des Français habitent à moins de 5 km d’une gare et 90 % à moins de 10 km. Cependant, les Français se rendent majoritairement en voiture individuelle en gare : 8 personnes sur 10 préfèrent les itinéraires sans correspondance. Les usagers n’auraient pas suffisamment confiance en la fiabilité des transports en commun lorsque leur déplacement est constitué d’une correspondance.

Une réponse en deux temps a été présentée : l’identification des défis et enjeux du développement de l’intermodalité et la proposition de solutions par les différents intervenants.

Retours sur les points clefs de la conférence !

Les défis et enjeux de la réussite de l’intermodalité

Les défis liés aux voyageurs :

Le parcours voyageur est au cœur du sujet de l’intermodalité. Pour qu’elle soit efficace selon les intervenants, le voyageur doit pouvoir disposer d’infrastructures adéquates, d’une information fiable et d’une offre qui convienne à ses besoins :

• L’accessibilité des pôles d’échange : leur accessibilité est encore l’un des défis les plus récurrents pour arriver à une intermodalité fluide. En effet, les infrastructures existantes ne permettent pas toutes d’atteindre les pôles d’échanges multimodaux, bien que ces derniers respectent les dernières normes en vigueur en matière d’accessibilité : des trottoirs inexistants pour se diriger vers les gares, des cars qui s’arrêtent un peu trop loin, des points d’arrêt incompréhensibles ou encore des passages fermés lors des correspondances de nuit, etc.

• L’affichage pour les voyageurs : malgré les efforts des opérateurs, il arrive encore que des incohérences et une non-fiabilité subsistent dans les horaires affichés. Les horaires affichés peuvent être uniquement théoriques voire plus valables ou en temps réel mais peu fiables.

• Les cadences des offres : la fréquence des offres actuelle ne suit plus les tendances et les attentes des usagers en termes de mobilité : l’apparition du télétravail et des horaires décalés ne sont plus en accord avec les offres de trains qui sont encore focalisées sur les heures de pointe.

Par ailleurs, dans certaines villes, les fréquences faibles en heure creuse induisent une attente longue en cas de rupture de correspondance. En cas de rabattement, les fréquences faibles incitent davantage à utiliser son véhicule individuel pour se rendre en gare plutôt que d'utiliser les transports en commun.

La relation entre exploitants et informations en gare :

• La coordination entre les différents acteurs : ici encore, le principal problème qui a été relevé par les différents opérateurs est l’affichage destiné au voyageur. En effet, d’un opérateur à un autre, le transfert de données peut être moins aisé à réaliser. Cela peut engendrer des incohérences entre les différents horaires ou des ratés de correspondance.

Comment surmonter ces obstacles ?

Les Régions sont chefs de filât de l’intermodalité. Leur responsabilité incombe de regrouper l’ensemble des acteurs autour de la table et de mener les discussions pour trouver les solutions pour la réussite de l’intermodalité. Voici les points clés du débat :

• Amélioration de l’information voyageur : il s’agit de disposer d’un outil unique de transfert de donnée et un type de donnée standard.

• Amélioration de la qualité des services en gare par Gares & Connexions : il s’agit de déployer plus d'infrastructures dédiées à la mobilité active avec la création de stationnement de vélos, des cheminements piétons connectés aux réseaux urbains, la création de bornes de recharge électrique et la création de quais de bus autour de la gare. Il s’agit également de mettre en œuvre une bonne signalétique et un service de billettique efficace, mais surtout de proposer des infrastructures adaptables et éco-conçues. Tout cela dans un triptyque : « Dialogue, Co-construction et Sur-mesure ».

• Augmentation des offres de transports routiers : il s’agit de créer de nouvelles lignes structurantes ou de renforcer les lignes existantes en permettant aux populations de se rapprocher des dispositifs de transport. L’objectif est de limiter la distance à parcourir par l’usager à moins de 1km jusqu’à l’offre de rabattement, ce qui aurait pour impact la diminution de la voiture individuelle.

Cette solution suppose néanmoins un investissement important pour la création de nouvelles offres alors que les financements sont rares.

Les Régions, en tant que chefs de file, ont un rôle crucial à jouer en réunissant les différents acteurs pour dialoguer et coconstruire des solutions sur mesure.

Des initiatives sont d’ores et déjà à l’œuvre et les équipes d’Alenium Consultants sont mobilisées auprès des Régions et de leurs partenaires pour mettre en œuvre des démarches de dialogue et de co-construction de solutions d’intermodalités adaptées aux spécificités des territoires.

C’est notamment le cas à travers les démarches de Contrats opérationnels de Mobilité introduits par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM). L’ambition repose sur la mise en place d’une nouvelle gouvernance qui acte des actions communes et de coordination que les AOM locales mais aussi d’autres acteurs de la mobilité choisissent de mener ensemble afin que l’offre de mobilité sur le territoire soit la plus efficace et attractive possible.

La concertation a été la première étape et l’élément clé pour Alenium Consultants. Au niveau d’un bassin de mobilité, durant une journée, tous les signataires du futur contrat ont été invités à participer à un atelier d’expression des besoins. Plusieurs séquences de réflexion sont proposées dans le but de faire dialoguer les différents acteurs pour améliorer les parcours usagers, accroitre les parts modales de la mobilité responsable et favoriser l’intermodalité. Alenium Consultants adopte une approche innovante s’inspirant du Design Thinking ce qui a permis aux acteurs de participer de manière créative, innovante, participative et transparente et a donc réussi à faire émerger des idées novatrices pour les territoires. Les résultats obtenus à l’issue de cette démarche ont permis de construire un dialogue dans le long terme et de co-construire des actions sur mesure, ingrédients indispensables pour une intermodalité effective.

Qui sommes-nous ?

Alenium Consultants accompagne ses clients pour définir et rendre opérationnels leurs choix stratégiques et accompagner leur transformation en combinant expertise sectorielle et fonctionnelle, innovation managériale et technologique avec l’appui de notre Alenium LAB.

Toujours avoir une longueur d’avance : tel est le crédo qui anime Alenium Consultants depuis sa création.

Dans le secteur de la Mobilité, nous accompagnons les autorités organisatrices de la mobilité, les gestionnaires et financeurs d’infrastructures et les opérateurs de transport à amplifier les changements d’ores et déjà à l’œuvre et à les rendre opérant selon 3 axes :

• Conception et pilotage de stratégies de mobilité ;
• Optimisation de la performance des services de transport ;
• Accompagnement à l’usage du numérique et transformation des organisations.

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