Le 27 septembre dernier s'est tenue la première journée sans voiture à Paris. La Ville inscrivait cette journée dans le cadre de la Conférence mondiale pour le climat (COP 21) qui aura lieu en décembre. Au-delà de sa portée symbolique, il est permis de s'interroger sur la pertinence d'une telle initiative à l'heure où notre rapport à la mobilité est en pleine mutation…
Certes, la capitale se doit de donner l’exemple en contribuant localement aux enjeux climatiques inédits auxquels nous sommes confrontés : si l’initiative d'une journée sans voiture n'est pas critiquable en soi, n’est-elle pas malgré tout hors sujet voire dépassée (rappelons qu’en France la première journée sans voiture remonte à 1997 à la Rochelle) ? Pourquoi continuer à aborder la relation mobilité/environnement par des oppositions, des restrictions, des contraintes alors même que les défis à relever pour « lutter efficacement contre le dérèglement climatique et impulser / accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone » appellent à faire preuve d’agilité et d’innovation dans les solutions à apporter ?
Déjà amorcée, la réduction drastique de l’usage de la voiture « traditionnelle » (consommatrice d’énergie fossile, détenue de manière individuelle) est un horizon non négociable. Et le phénomène est d’ores et déjà en marche : chute des ventes de voiture, réduction du taux de motorisation et principalement dans les jeunes générations qui ne voient plus leur émancipation par la voiture mais par leur smartphone, développement des usages partagés de la voiture (covoiturage, autopartage, chauffeurs…) font de plus en plus la une de l’actualité.
« La plupart des politiques publiques s’inscrivent dans une démarche de restriction, de pénalisation, voire d’interdiction de la voiture »
Les politiques publiques de mobilité accompagnent ce mouvement au niveau national et local à travers la définition d’enjeux et d’actions en faveur d’une réduction de la place de la voiture au profit de développement de modes dits « alternatifs ». C'est un fait. Mais la plupart de ces politiques s’inscrivent dans une démarche de restriction, de pénalisation, voire d’interdiction de la voiture.
Les besoins de mobilité évoluent : les voyageurs recherchent des moyens de transport simples d’utilisation et souples pour s'adapter à des horaires variables et des lieux différemment desservis en fonction de l’heure des déplacements. Ils recherchent ainsi un accès facilité à l’information, via les nouvelles technologies, des possibilités de réservation et d’annulation simples, et une tarification intégrée favorisant l’intermodalité. Pour répondre à ces attentes, tous les modes de transport sont à mobiliser et les offres concernant des usages innovants de la voiture (plus partagée, plus écologique) sont parmi les plus dynamiques.
« Il ne s’agit plus aujourd’hui de promouvoir une ville sans voiture, mais bien de construire une véritable vision systémique de la mobilité »
Si les analyses convergent pour indiquer que certaines entreprises comme Uber surfent sur la mode de « l’économie du partage » tout en en détournant les fondements (capter des ressources jusque-là non utilisées non pas à des fins de partage de pair à pair, mais de profit), l’arrivée de nouveaux acteurs de ce type dans le secteur de la mobilité est à prendre en compte dans la recherche de nouvelles solutions.
L’émergence de ces nouveaux entrants, non professionnels de la mobilité mais « vendeurs d’application de smartphone » nécessite très certainement le développement d’actions de régulation pour protéger à la fois les utilisateurs et les travailleurs. Mais régulation ne doit pas être synonyme d’interdiction et de protection aveugle d’un modèle ancien au détriment de l’innovation. Il ne s’agit plus aujourd’hui de promouvoir une ville sans voiture, mais bien de construire une véritable vision systémique de la mobilité, incluant l’usage de la voiture qui recouvre aujourd’hui des formes multiples, mobilisant l’intelligence collective et la recherche de solutions adaptées à chaque besoin.
Dans ce panorama en pleine mutation (nouveaux besoins, nouveaux usages, nouveaux acteurs), les régions et les grandes métropoles ont à endosser pleinement la responsabilité que la loi NOTRe leur a conférée en en faisant de véritables autorités organisatrices de toutes les mobilités et à dépasser le réflexe premier de protectionnisme et de conservation du modèle en place. En améliorant les circulations, les systèmes de transports innovants seront au cœur de la transformation des activités économiques au même titre que les nouvelles sources d’énergie permettent leur mise en œuvre et les nouvelles technologies de les gérer plus efficacement. Un sujet qui doit allier volonté et audace, un sujet à mettre au cœur des enjeux des élections futures...
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