Comme chaque année, la Fondation pour le Logement des Défavorisés (ex-Fondation Abbé Pierre) livre un éclairage essentiel sur la situation du logement en France à travers son rapport sur l’état du mal-logement. Cette 30ᵉ édition, publiée dans un contexte de crise du logement, met en évidence une situation particulièrement préoccupante : demande sociale en forte hausse, chute de la production de logements, précarité énergétique croissante et habitat indigne toujours massif.
Si la crise du logement est ancienne, les tendances observées en 2023 et 2024 montrent que les difficultés structurelles rencontrées depuis plusieurs années se cumulent et s’aggravent. Alors que la tension sur le logement devient un véritable facteur d’inégalités sociales et territoriales, la question de l’accès et du maintien dans un logement digne doit plus que jamais être au cœur des politiques publiques.
Face à ces constats, des réponses adaptées et ambitieuses doivent être apportées. Alenium, à travers ses accompagnements auprès des acteurs du logement (Ministère, Agence nationale de l’habitat, acteurs de la demande de logement social, associations et bailleurs sociaux) participe à la démarche de transformation des dispositifs publics destinés à concevoir et renforcer l’efficacité des politiques publiques mises en œuvre.
Le logement social constitue un rempart essentiel pour de nombreux ménages en difficulté. Pourtant, l’accès à un logement social est aujourd’hui de plus en plus complexe.
L’écart entre l’offre et la demande se creuse considérablement, renforçant les inégalités territoriales et sociales. Seulement 17 % des demandes de logement social sont satisfaites chaque année, un chiffre en baisse par rapport à 2017. Pour les ménages les plus précaires, la situation est encore plus critique : ceux dont les revenus sont inférieurs à 500 euros par mois ne voient leur demande aboutir que dans 12 % des cas, contre 22 % en 2017. En effet, les logements sociaux financés depuis 2001, en plus d’être insuffisamment nombreux, sont pour la plupart inadaptés aux besoins et ressources des ménages, avec une pénurie de PLAI (logements financés par le prêt locatif aidé d’intégration, réservés aux locataires en situation de grande précarité) et une surreprésentation des PLS (logements financés par le prêt locatif social, réservés aux locataires dont les revenus sont trop élevés pour pouvoir prétendre aux HLM mais trop faibles pour se loger dans le parc privé) par rapport à ceux-ci.
A travers nos interventions auprès du Ministère chargé du Logement, nous avons pu identifier et mettre en œuvre des leviers pour améliorer la transparence des attributions et l'adéquation entre offre et demande de logement social. Ainsi, à travers l'introduction de la cotation de la demande de logement social, projet sur lequel nous avons accompagné le ministère sur toutes les phases du projet, du cadrage du besoin à l’accompagnement des utilisateurs, nous avons œuvré au renforcement des dispositifs existants pour garantir une meilleure lisibilité des parcours et une allocation plus efficace des logements.
Par ailleurs, nous sommes convaincus qu’une véritable stratégie d’analyse, de gestion et d’utilisation des données de la demande de logement social, appuyée par des outils numériques plus performants et mieux interconnectés, permettrait de renforcer la transparence des attributions et adapter l’offre en fonction des besoins réels.
Le logement en France traverse une crise sans précédent. Selon le rapport 2024 sur l’état du mal-logement, la production de logements a chuté de 371 000 en 2022 à 295 000 en 2023, limitant considérablement la capacité à répondre aux besoins croissants. Cette baisse est principalement due à l’augmentation des coûts de construction, la raréfaction du foncier et une réduction des financements publics. Pour inverser cette tendance, il est essentiel de simplifier les dispositifs d’aides et d’accélérer la mise en œuvre des programmes de construction.
En parallèle, la rénovation du parc constitue un enjeu majeur, notamment pour lutter contre la précarité énergétique. En 2024, en France, 5 millions de personnes vivent dans des passoires thermiques, se trouvant ainsi exposées à des conditions de vie dégradées en hiver comme en été.
Dans le parc social, on assiste depuis quelques années à une forte augmentation des impayés, entraînant des expulsions de locataires en situation de précarité et occasionnant des difficultés financières supplémentaires pour les bailleurs sociaux. En effet, ces derniers sont confrontés à de forts enjeux d’entretien et de rénovation énergétique de leur parc de logements, dans un contexte d’augmentation du coût des matériaux et de baisse des financements publics directs aux bailleurs.
Notre accompagnement depuis plusieurs années auprès de l'OPAC de l'Indre nous a amené à conseiller cet organisme HLM pour faire face à ces problématiques, à travers l’identification de ses enjeux spécifiques sur la gestion locative et la commercialisation des logements, ainsi que la définition et la mise en place de sa stratégie patrimoniale. Ces travaux viennent en complément de nos interventions relatives à la définition et à la mise en œuvre du projet d’entreprise, qui permettent notamment de travailler à l’attractivité de l’OPAC, à l’optimisation des outils de collaboration en interne, à la modernisation du parc ou encore à l’intégration des enjeux de transition écologique dans les activités de l’établissement.
Dans le parc privé, les enjeux de rénovation énergétique et d’entretien du bâti sont tout aussi prégnants, mais se heurtent à des difficultés spécifiques. De nombreux propriétaires bailleurs et copropriétaires occupants peinent à engager des travaux d’amélioration, par manque de moyens ou de volonté d’investissement. Par ailleurs, les impayés de charges fragilisent la gestion des copropriétés, limitant leur capacité à financer des rénovations à l’échelle de l’immeuble.
Face à ces défis, Alenium accompagne l’Agence Nationale de l’Habitat dans la mise en place du Registre des copropriétés, un outil permettant d’identifier les copropriétés en situation de fragilité et ainsi de faciliter l’intervention des collectivités territoriales en amont de leur dégradation. Alenium intervient également sur l’évaluation de nombreux dispositifs de politique publique destinés aux copropriétés fragiles (le portage ciblé, l’aide à la gestion en copropriété ou bien encore les aides aux propriétaires bailleurs) pour en mesurer la portée et améliorer leurs impacts.
Les acteurs du logement doivent intensifier la rénovation énergétique du parc, social comme privé, tout en veillant à l’efficacité et à l’adéquation des dispositifs d’aide aux besoins des ménages. L’optimisation des systèmes de gestion des aides à la pierre et le suivi des rénovations engagées, deux chantiers d’envergure sur lesquels Alenium accompagne le Ministère chargé du Logement, sont également autant de leviers pour une action plus rapide et mieux ciblée.
L’habitat indigne concerne au moins 600 000 logements, et les conditions de vie imposées aux occupants ont des répercussions directes sur leur santé et leur sécurité. Les défauts d’entretien de certains logements et la présence de copropriétés dégradées, couplés au vieillissement du parc immobilier, contribuent à perpétuer ce phénomène.
Le rapport 2024 sur l’état du mal-logement souligne la nécessité d’une meilleure coordination entre les acteurs, afin de faciliter le repérage des situations critiques et de garantir une prise en charge rapide et efficace.
Forts de notre expérience auprès du Ministère chargé du logement et auprès du bureau en charge de la lutte contre l’habitat indigne, nous sommes convaincus que l’exploitation des données issues des signalements, la mise en réseau des acteurs de la sphère de la lutte contre l’habitat indigne et le suivi en temps réel des interventions sont autant de leviers pour renforcer l’efficacité des dispositifs existants.
Le rapport 2024 de la Fondation pour le Logement des Défavorisés met en évidence des enjeux de transformation majeurs pour les politiques du logement en France. Au-delà des nécessaires moyens qu’implique la lutte contre le mal logement, ces défis imposent de mieux structurer les dispositifs existants, d’optimiser les outils numériques de l’offre et de la demande à toutes les échelles, de mieux exploiter les données disponibles et de renforcer la coordination entre les acteurs.
À travers nos interventions auprès des acteurs du logement (Ministère, Etablissements publics, bailleurs, associations) nous accompagnons la transformation des politiques publiques du logement de la demande à l’offre, sur toute leur chaine de mise en œuvre : conception, mise en œuvre, outillage, accompagnement au changement, évaluation...
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