Le 15 mai 2025 ans le cadre du 15ème Grands Prix des Régions de Ville Rail et Transport, s’est tenue une conférence sur le nouveau paysage ferroviaire offert par l’ouverture à la concurrence. L’événement a été l’occasion de dresser un panorama lucide et engagé des transformations en cours dans le secteur, à la croisée des réformes réglementaires, des innovations organisationnelles et des enjeux d’attractivité des territoires. Nous y étions !
Jean-Pierre Serrus, Vice-président Transports et Mobilité durable de la Région Sud, a rappelé trois jalons fondamentaux ayant permis d’amorcer cette transition : la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), le décret SERM, et l’annonce même de cette conférence. À ses yeux, ces étapes structurantes marquent un tournant vers un nouveau paysage ferroviaire.
Mais comme l’a souligné Antoine Roques, Directeur de l’offre chez RATP Dev, la réussite de l’ouverture à la concurrence repose avant tout sur l’humain : l’organisation du transfert des salariés constitue un facteur décisif. À cela s’ajoutent des critères d’attractivité bien identifiés : cohérence du périmètre technique des lots, homogénéité du matériel roulant, présence d’un centre de maintenance intégré, et qualité des relations entre opérateurs, élus et AOMs tout au long du processus.
Éliane Barbosa, Directrice exécutive des gares chez SNCF Gares & Connexions, a recentré le débat sur l’expérience usager, en pointant les nouveaux standards à atteindre dans les services en gare. L’information voyageurs, la prise en charge des personnes en situation de handicap (PSH) ou encore l’exploitation du complexe ferroviaire doivent être harmonisés pour garantir un service lisible et équitable, quel que soit l’opérateur.
L’objectif affiché est ambitieux : une information train systématiquement disponible 20 minutes avant le départ, à la fois visuellement et par audio, dans toutes les gares. Un défi technique, organisationnel et humain.
Edouard Hénaut, Directeur général France de Transdev, a élargi la réflexion : pour lui, l’ouverture à la concurrence est une opportunité territoriale. En s’appuyant sur des modèles de financement innovants tels que les partenariats public-privé (PPP), il appelle à des projets de réaménagement autour des gares pour en faire de véritables pôles de vie.
C’est aussi une réponse à la nécessaire montée en puissance de l’intermodalité, perçue comme un levier indispensable pour atteindre les objectifs de décarbonation à horizon 2050.
Guillaume de Tilière (EGIS) a, quant à lui, insisté sur la nécessité d’un changement de paradigme dans la structuration de l’offre : investissement dans les centres de maintenance, adaptation du matériel roulant, mais aussi articulation fine entre développement de l’offre et logique de services.
Il attire l’attention sur un point essentiel : la transformation des usages. Là où le réseau français était conçu pour des trajets longue distance à faible fréquence, les nouveaux besoins – flux métropolitains, projets de SERM – appellent une redéfinition de la robustesse ferroviaire.
À travers ces échanges riches, une constante émerge : l'ouverture à la concurrence n'est ni une fin en soi, ni une solution miracle, mais un catalyseur. Elle pousse les acteurs à se réinventer, à collaborer davantage, à construire des réponses plus résilientes et inclusives.
Chez Alenium, nous sommes convaincus que cette mutation ne pourra se faire sans un pilotage stratégique fort de la part des Régions, sans une vision partagée du rôle des gares, et sans une attention constante portée à l’expérience voyageurs.
Rendez-vous est pris pour accompagner, avec exigence et engagement, les prochaines étapes de cette transformation.