Ce mercredi 23 février 2022, Alenium Consultants était présent au colloque organisé par la DGITM pour un Renouveau des trains de nuit. Retour sur les débats et les annonces.
Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne et dans la suite de la remise au Parlement de l’étude portant sur le développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire de jour et de nuit, ce colloque a réuni des intervenants très variés de tous horizons européens (Suède, Italie, Autriche, Danemark, France, Suisse, Pays-Bas…).
Si le rappel du rôle fondamental du ferroviaire dans les solutions à apporter face à l’urgence climatique fait l’unanimité, c’est également l’enthousiasme et la mobilisation de tous autour de ce projet national et international qui a marqué l’ensemble des tables rondes.
Alors, qu’attend-on ?
Si les débats ont également rappelé les contraintes actuelles en matière d’infrastructure, de financement, de fiscalité ou de matériel, ils ont aussi démontrés que des solutions sont possibles et atteignables. A ce sujet on ne peut que regretter la position de SNCF Réseau encore enclin à lister les difficultés et les impossibilités, alors que ces voisins européens, soumis à des contraintes similaires, ont identifié et mis en place des solutions. Un axe d’innovation important à travailler pour le GI national. En attendant, la demande est réelle, les opérateurs se disent prêts sous différents modèles économiques possibles, les constructeurs et loueurs de matériel se disent au rendez-vous des commandes à venir. Même la Commission Européenne, traditionnellement prudente sur ces sujets, a rappelé son engagement travers son plan d’actions sur le transport de voyageurs longue distance par le rail et son ambition de lancer une réflexion et une consultation publique sur une révision des lignes directrices du règlement OSP (Obligation de Service Public) afin de permettre des conventionnement de liaisons internationales en train de nuit.
On se tourne alors du côté des autorités organisatrices, en l’occurrence les Etats, le frein au développement serait il à chercher de ce côté ? Sur ce point les prises de parole de Jean Baptiste Djebbari, Ministre des Transports, et Alexis Vuillemin, Directeur des services de Transports de la DGITM, ont été claires et porteuses d’une belle ambition : l’étude remise au Parlement est formelle et robuste sur l’efficacité d’un réseau de transport de nuit. Sans même prendre en compte les externalités (positives !) on escompte a minima « une offre de service multipliée par 10 pour un coût marginal nul ». Mais cela sous quelques conditions : constituer un véritable réseau de lignes (et non pas quelques lignes disparates), aller chercher une nouvelle clientèle notamment sur du cabotage, et repenser les modalités d’exploitation en privilégiant la polyvalence des agents. Autant de principes bien éloignés du modèle peu enthousiasmant présenté par l’opérateur historique.
Ces convictions fortes de l’Etat sur un avenir pour le train de nuit en France et en Europe sont confirmées par l’annonce du lancement prochainement d’un Appel à Manifestation d’Intérêt sur une dizaine de lignes. Ne manque donc plus qu’un petit coup de pouce au démarrage pour rendre concrètes ces ambitions !