Notre dépendance au numérique ne fait que s’accroitre à mesure des années, alors que ce secteur représente entre 3 et 4% des émissions de de gaz à effets de serre (GES) mondiales et 2% des émissions nationales en 2019. Au niveau mondial, le numérique accroit sa consommation d’énergie de près de 9% par an. Si rien n’est fait, ce secteur représentera au moins 6,7% des émissions de GES françaises d’ici 2040.
Dans un monde où l’urgence écologique se fait de plus en plus pressante, il devient nécessaire d’agir rapidement pour concevoir la transformation digitale dans des cadres de sobriété. Voici nos convictions pour réussir cette transition écologique du numérique.
La transformation digitale constitue une condition sine qua non pour réussir notre transition écologique, en ce qu’elle induit des effets positifs sur nos usages (baisse des déplacements liés aux démarches administratives ; réduction de l’usage de papier ; etc.). Mais pour que ces bénéfices perdurent, il convient de définir les cadres d’une sobriété numérique. Celle-là même consiste à prioriser l'allocation des ressources en fonction des usages, afin de se conformer aux limites, tout en préservant les apports sociétaux les plus précieux des technologies numériques. Cette sobriété numérique est à combiner à la croissance de la numérisation des services qui connaît une accélération sans précédent avec la crise de la Covid 19 : téléservices, simulateurs, automatisation de tâches et de processus, reconnaissance automatique de textes, généralisation des visioconférences et des outils de travail à distance, etc.
De la même manière que le secteur privé, l’Etat s’est d’ailleurs engagé dans une dématérialisation à 100% des services publics (Plan Action publique 2022).
Au-delà des critères économiques et de sécurité, les choix des modes de conception, de technologie et de stockage doivent pouvoir s’appuyer sur la prise en compte de critères environnementaux.
Chez Alenium nous identifions trois axes pour une gestion responsable et durable des technologies de l'information et de la communication.
Nous avons la conviction que la juste définition des besoins en matière de projet SI est une alliée de la sobriété numérique autant que de réduction des coûts.
Dans le cas de la définition d’une capacité de stockage et d’archivage, il est important de faire correspondre les exigences métiers et règlementaires (notamment la traçabilité RGPD) et de bien les pondérer dans le cadre de la réalisation du SI en se posant les bonnes questions :
Sans se poser ces questions, la tendance, dispendieuse, est de tout conserver / historiser, de mettre en place des fréquences de chargement qui sont trop répétitives et en inadéquation complète avec :
Au-delà, dans la définition des prestations d’hébergement, des clauses environnementales peuvent être exigées. Dans le cas de stockage externe, via des data centers, il est possible d’avoir recours à un centre engagé dans une démarche responsable, au maximum « décarbonée » pouvant entre autres garantir une certification sur un ou plusieurs de ces champs :
Certains centres bénéficient également de labellisation telles que : le code de conduite des Data Centers sur l’efficacité énergétique de l’Union Européenne (dit Code of Conduct for Energy Efficiency in Data Centers) prenant en compte les critères de refroidissement, d’alimentation électrique, de surveillance/monitoring de l’énergie, etc.
Une autre option vise à prendre en compte, l’optimisation des dépenses énergétiques des centres de données, notamment par le chauffage de logements permis grâce à la réutilisation de l’énergie émise.
Le design des systèmes (autoplay, vidéo incrustée), apparait actuellement comme incompatible avec la sobriété numérique en tant qu’il vise à maximiser la quantité du contenu consommé par l’usager. Le seul usage de vidéos en lignes représente ainsi 60% des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an, soit 20% des GES émis par le numérique. La redéfinition du design de ces supports dès l’expression des besoins des SI permettrait de réduire le bilan carbone de ce secteur.
Les envois de messages électroniques ayant un coût carbone élevé, cette optimisation nécessite également d’éviter le recours aux envois de mails superflus, pour ne garder que les échanges essentiels et préférer d’autres média moins consommateurs, tels que des messageries instantanées dont nous promouvons l’usage auprès de nos clients.
En définitive, une démarche de développement durable nécessite de disposer de critères d’évaluation et d’indicateurs de pilotage et de suivi de ces critères.
Nous promouvons, dans le cadre de nos missions de transformation digitale, le déploiement d’une démarche systématique de prise en compte de critères environnementaux dans les différents choix liés aux systèmes d’information et à la gestion des données :
Nous concevons pour nos clients ces indicateurs sous forme de KPI (Key Performance Indicator) répondant au principe « SMART » (Spécifique, Mesurable, Acceptable / Ambitieux, Réaliste). Ces indicateurs, calibrés au plus près des besoins de nos clients permettent d’alimenter leur stratégie environnementale en participant au pilotage de la sobriété de leur – indispensable ! – transformation digitale.